Face à des « bêtes populistes » très offensives, les « démocrates en tweed » ne semblent pas décidés à sortir de leur zone de confort. Au risque de la défaite. Paris pourrait bientôt être un exemple.
Je me permets de glisser un petit complément à cet article passionnant ( et qui m’a d’ailleurs convaincu de m’abonner à votre newsletter !).
Les références au populisme me semblent parfois un peu rapides lorsqu’on parle de la vidéo de Rachida Dati avec les éboueurs (je parle ici des avis de mes confrères spécialistes de com'!). À mes yeux, le modèle rhétorique est moins celui des leaders populistes que effectivement celui incarné par Zohran Mamdani à New York. Évidemment, on insiste souvent sur l’aspect « déguisement » et sur la mise en scène de la tournée avec les services municipaux. Mais le vrai cœur de la séquence, c’est l’interview de l’éboueur, construite sur le même schéma que les vidéos de Mamdani : le politique qui questionne un travailleur sur les difficultés du quotidien (dans la première vidéo de Mamdani : un vendeur halal pour parler du « halalflation »).
Ce qui est intéressant dans cette stratégie, c’est le double registre : à la fois la posture de décideur (« avec moi Paris sera propre ») et la mise à hauteur de l'administratré. Une inversion momentanée des rôles où l’élu devient l’intervieweur, offrant au travailleur une forme d’autorité narrative.
C’est surtout, et depuis l’Antiquité, une question centrale de la rhétorique : comment un responsable politique s’approprie la parole de ceux qu’il prétend représenter (et remporte la bataille de l'attention !).
J'entend tout à fait la critique sur l'usage du mot populisme, qui est effectivement est une simplification, j'en conviens. Cela dit, comme je l'écris, ce qui suscite cette chronique c'est pas vraiment la vidéo avec les éboueurs (qui est plus simplement vaguement démago, avec moi Paris sera propre tout le temps, on sait pas comment ni avec quel budget, mais dans la campagne ça coute pas cher). Mais chez Mamdani, y'a certes du concrets, comme chez Dati, mais y'a aussi des mesures très identifiable, ce qui n'est vraiment pas le cas chez Dati.
En accord avec votre analyse sur Dati, en revanche la solution de la suivre sur le chemin du populisme me rappelle celui suivi par le PS qui court derrière la Droite qui court derrière le RN. A ce jeu là tout le monde perd....Je préfère de loin la démarche de Mamdani qui rompt avec le reste.
A partir du moment où on oublie sa colonne vertébrale pour se plier aux idées les plus simplistes pour flatter une "majorité ", n'est-ce pas du populisme ? Quand le PS navigue sur les eaux de la droite pour draguer les fonds...
Je me permets de glisser un petit complément à cet article passionnant ( et qui m’a d’ailleurs convaincu de m’abonner à votre newsletter !).
Les références au populisme me semblent parfois un peu rapides lorsqu’on parle de la vidéo de Rachida Dati avec les éboueurs (je parle ici des avis de mes confrères spécialistes de com'!). À mes yeux, le modèle rhétorique est moins celui des leaders populistes que effectivement celui incarné par Zohran Mamdani à New York. Évidemment, on insiste souvent sur l’aspect « déguisement » et sur la mise en scène de la tournée avec les services municipaux. Mais le vrai cœur de la séquence, c’est l’interview de l’éboueur, construite sur le même schéma que les vidéos de Mamdani : le politique qui questionne un travailleur sur les difficultés du quotidien (dans la première vidéo de Mamdani : un vendeur halal pour parler du « halalflation »).
Ce qui est intéressant dans cette stratégie, c’est le double registre : à la fois la posture de décideur (« avec moi Paris sera propre ») et la mise à hauteur de l'administratré. Une inversion momentanée des rôles où l’élu devient l’intervieweur, offrant au travailleur une forme d’autorité narrative.
C’est surtout, et depuis l’Antiquité, une question centrale de la rhétorique : comment un responsable politique s’approprie la parole de ceux qu’il prétend représenter (et remporte la bataille de l'attention !).
J'entend tout à fait la critique sur l'usage du mot populisme, qui est effectivement est une simplification, j'en conviens. Cela dit, comme je l'écris, ce qui suscite cette chronique c'est pas vraiment la vidéo avec les éboueurs (qui est plus simplement vaguement démago, avec moi Paris sera propre tout le temps, on sait pas comment ni avec quel budget, mais dans la campagne ça coute pas cher). Mais chez Mamdani, y'a certes du concrets, comme chez Dati, mais y'a aussi des mesures très identifiable, ce qui n'est vraiment pas le cas chez Dati.
En accord avec votre analyse sur Dati, en revanche la solution de la suivre sur le chemin du populisme me rappelle celui suivi par le PS qui court derrière la Droite qui court derrière le RN. A ce jeu là tout le monde perd....Je préfère de loin la démarche de Mamdani qui rompt avec le reste.
Oui et non, l'idée n'est pas se l'aligner sur les idées. Je ne sais pas bien ni où vous avez vu des idées au PS, ni même du populisme !
A partir du moment où on oublie sa colonne vertébrale pour se plier aux idées les plus simplistes pour flatter une "majorité ", n'est-ce pas du populisme ? Quand le PS navigue sur les eaux de la droite pour draguer les fonds...
Encore une fois je crois qu'on ne peut pas dire que le PS s'écarte de sa colonne vertébrale puisqu'il n'en a pas et refuse obstinément d'en avoir une.
Je pense cela dit que Dati fait très exactement du Mamdani !